Indonesia

Un bule (le /u /se prononce /ou/ et /e/ se dit /er/) est un blanc en indonesien. Donc oui je suis un boule et parfois meme un boulet mais j assume (enfin pas trop non).

Certains d entre vous savent que je ne suis pas nee avec un GPS dans la tete, c est le moins qu on puisse dire. Alors, moi dans ma ville ca donne...

Comme ca semble logique, je me suis procuree un plan. (certes le lonely planet propose  un plan mais alors c est le micro centre du macro centre, genre la ou se trouvent l office de tourisme et 3 rues, plan miniature mange par une legende...)

Sauf qu a defaut d un plan de ville classique, je n ai pu denicher qu un .. poster de la ville de semarang, qui doit bien faire 1 metre sur 70 cm, super! Donc ce machin la, j evite de le sortir trop souvent et je le plie en 15 pour plus de discretion.. En effet, les indonesiens ont le sourire treees facile et beaucoup d humour ( je me sens bien ici grace a ca d ailleurs).

Un rien les fait sourire. Genre, ils voient un boule, ils sourient. Un boule qui fait la queue, qui attend normalement, ils sourient. Un boule qui marche, ils rient. Souvent dans les magasins, les filles gloussent derriere une porte et vont chercher leurs collegues pour venir voir le specimen. Serieusement, ca ne me derange pas, je souris volontiers, mais bon, c est quand meme ma tronche qui les fait rire. 

Donc un boule en action, il a pas interet a faire le boulet parce que la, c est l hilarite generale!

Genre, quand je descends du bus, je suis hyper concentree pour ne pas me ramasser lamentablement.  Bon deja, le bus ralentit anormalement parce qu un boule veut descendre donc tout le trottoir est au courant de votre arrivee. Baguettes en suspend, sourire franc aux levres, yeux debrides de certains, le riz frit trop longtemps (c pas grave, c bon c du goreng, plus c frit, meilleur c est), 3 filles gloussent derriere une bache, le show va commencer. Les gouttes de sueur ne me trahissent pas, tout le monde transpire, par contre je suis peut-etre un peu plus blanche que d habitude. Je saute en marche, pas chasses, pas croises, pas devant, pas derriere, reprise d equilibre sur un pied, saut de biche ( et ouai c un show) pour eviter les crevasses, j atterris pieds joints sur le trottoir (oups pardon sur une natte) et la, je leve la tete, je souris d un air evasif vous etes la, je vous avais pas vus et je trace, je degaine mon portable genre business woman overbookee ( ah amour propre quand tu nous tiens), je me jette dans la 1ere rue adjacente, je suffoque, mon coeur est a fond ( j ai reussi!!) et je sors mon poster...

Bien sur 1 cas sur 2, je dois faire demi tour (mon 6eme sens n etant pas celui de l orientation! ). Tout le trottoir vous voit avant que vous ne l ayez vu:  baguettes en suspend, sourire franc aux levres, yeux debrides de certains, gorenguenisation du riz (c pas grave plus c frit, meilleur c est), 6 filles gloussent derriere une bache (tiens, elles n etaient pas 3?!): le boule fait demi tour. Moi, vexee jusqu a la moelle, je prends l intonation de l indonesien irrite: un langoureux, nasal et haut perche "aaooounnnnng" et je demande mon chemin.

Bon bien sur, j exagere un petit peu et prendre le bus n est pas si terrible que ca, au contraire, je trouve ca plutot pratique car on le prend ou on veut et on s arrete ou on le souhaite! Et c est vrai que pour les boules, ils font un effort et ralentissent pas mal.

Ici, c est une ville tres tranquille, J y suis tres bien. Quand j ai le temps, je fais bronzette a la piscine d un allemand juste a cote de chez moi. Il fait chaud, je lezarde, c l ideal!

Les gens sont vraiment tres tres tres sympas. Pas de machisme, tout le monde s entraide. Ils ont beaucoup d humour et sont tres expressifs. J apprecie de plus en plus cette ville et ses habitants. 

Voila quelques nouvelles. J ai ete bien malade hier, fievre et compagnie, aujourd hui ca va un peu  mieux mais bon je ne sais pas trop quoi manger et je me sens encore faible.

Pour l appareil photo, je me suis completement trompee sur les prix, ils sont aussi chers qu en France!!! Des canadiens vont m accompagner aujourd hui pour m aider a trouver.

Sinon, je me regale a enseigner le francais. Les eleves sont tres sympa, curieux, respectueux et motives. Je dois bien evidemment m adapter au pays et respecter la pause priere par exemple. Les cours vers 13h00 ou 14h00 sont un peu difficiles pour eux (genre y en a qui piquent du nez) et ca je ne l accepte pas mais pour les autres profs, c normal. Je peux heureusement me permettre d imposer certaines choses dans la mesure ou les eleves vont venir en France l annee prochaine et il vaut mieux qu ils soient un peu formes au decalage. On ne chome pas! Mais avec certains c pas de la tarte! 

Le week end prochain, je vais a Yogyakarta a 3 heures de chez moi, une des plus belles villes de Java centre. Vita m accompagne et on va loger chez son cousin. La j aurai des photos, promis!

Je vais peut etre louer une maison pour 400000 RP par mois par personne (soit a peine 30 euros!) avec Lala une indonesienne tres sympa. C est la maison du fils du responsable du departement ou je travaille. Elle est vraiment bien et en plus (et on n a pas le choix) pour le prix la femme de menage vient tous les jours!! 

Quelques fautes se glissent malencontreusement dans mes articles et je ne peux pas revenir en arriere, aargg, escusez-moi.

Voila pour les quelques news. Certains d entre vous n arrivent pas a poster des commentaires, je ne comprends pas, je crois qu il faut s inventer un pseudo. C est bizarre que certains y arrivent et d autres non?!?! ( c qui les boulets? he he). 

Gros bisous 

Sempai Ketemu 

Bonjour tout le monde!

Trois jours apres mon arrivee a Semarang, j essaie d avoir un peu de recul mais ca va devenir difficile etant donnee l acceleration hallucinante de mon insertion, qui me depasse presque.

J absorbe des quantites d informations a une vitesse grand V non sans mal et j ai l impression aujourd hui d etre partie depuis un mois... c est vous dire.

Je ne sais pas par quoi commencer, alors decousu ou pas, mon discours va tenter d etre un peu coherent.

J etais attendue, meme tres attendue en tant que prof francaise par la communaute enseignante indonesienne. Ambar, que j ai evoquee dans mon premier article, elle-meme enseignante est une personne de 68 ans tres tres adorable. Elle habite  le centre ville (en bas) dans une maison typique magnifique: profusion de plantes tropicales, poissons exotiques en aquarium, puits de jours, meubles en rotin, en bananier, faits d osier, de bambou, c est un regal... Apres une pretendue reunion de travail chez elle, qui a dure maximum 10 min et pendant laquelle j ai pu negocier mon vendredi et mon lundi matin (he he), apres un gouter compose de the, de gateaux plus apetissants les uns que les autres, je suis repartie surchargee de mangues, soupes, gateaux exotiques, encore toute etourdie par cet apres-midi ensoleille.

Le seul petit probleme, que je ne vais pas tarder a resoudre tres vite en mettant les choses au clair, est mon celibat. Alors que je lui faisais part de ce detail ( pas moyen de mentir car de toutes facons, le concubinage est tres tres mal vu),  ces petits yeux si tristes, si fatigues se plisserent soudain, un petillement apparut, une lueur d espoir etait nee! S est ensuivi alors la longue evocation d un de ces fils " malheureusement encore celibataire" et soi-disant artiste. Quand j ai vu quelques heures plus tard le-dit fils en question,  j ai cru me sentir mal et j ai alors su, j ai compris le pourquoi de son celibat "malheureux"... no comment.

Bref! Si je vous raconte tous les details on n a pas fini (mais il fallait que j en parle!!), alors je vais tenter d abreger.

Je commence a me familiariser avec mon quartier qui doit faire la taille de Toulouse intra muros ( il existe une dizaine de "quartiers" a semarang, la ville est immense, je n en viendrai jamais a bout).  Les trombes d eau exceptionnelles de mercredi ont fait place a un temps magnifique, il fait tres tres beau et tres chaud, les conditions sont ideales pour moi. Il y a un monde fou, des petits magasins partout en bois ou on trouve de tout.

La circulation est hallucinante, quatre a cinq files de motos, bus, minibus, voitures, taxi se "partagent" deux voies, evitent les pietons, se frolent sans jamais se toucher, se doublent, a droite, a gauche, klaxonnent sans cesse! La conduite se faisant a gauche, inutile de preciser que je ne sais plus ou donner de la tete lorsque je tente la traversee de ces rues. Ca ne fait pas longtemps que je m y colle mais besoins vitaux obligent, il a bien fallu que je me jette a l eau (ou au bitume boueux).

Par contre, malgre les nombreuses sollicitudes des indo, je n ai tjrs pas pris le bus mais il va falloir que je m y mette et ce des aujourd hui (mon coeur s accelere rien que d y penser)! J ai teste la moto avec Vita, je me suis presque pisse dessus mais au pied du mur, je n ai pas pu refuser. Sinon, jusqu a present j avais la chance de beneficier des services de Yono, notre chauffeur de l universite. Mal a l aise au debut, j en ai finalement bien profite (on comprend pourquoi). Yono est tres serviable mais je ne peux pas encore vraiment communiquer avec lui, je ne peux de toutes facons pas encore parler completement avec tout le monde car personne dans mon quartier ne parle anglais. J apprends donc rapidement l indonesien ca va de mieux en mieux, ce n est pas tres difficile et je suis super motivee.

Yono est tres tres maigre et je n hesite pas a lui offrir des jus de fruits delicieux, bien vitamines ( entre 20 et 60 centimes d euros grand maximum!) voire meme des repas composes de nasi goreng (riz frit), et la totale parfois avec un mix de viande et poisson (dont le cout n excede pas 2 euros! si si) Ca ne se fait pas, il ne voulait pas trop au debut mais c plus fort que moi et maintenant il accepte mais c un secret entre nous.

J en peux plus du goreng, tout est goreng, frit, dans mon quartier et je commence a etre barbouillee (mais tjrs pas malade!).

Sinon, hier soir, j etais invitee a la cremaillere de Guillaume, un francais en couple avec une canadienne et j ai fait la connaissance d indonesiens, canadiens et australiens, c etait tres sympa. Avec eux, je pense faire des jeux de piste les samedi dans les rizieres, des excursions dans les montagnes environnantes et des petits sejours dans les villes alentours. Ils vont me "sortir" de mon quartier et me faire decouvrir les bons coins de Semarang, les nombreux marches, les bons petits resto avec du poisson frais!J ai appris une quantite astronomique de noms de fruits, de villages, de nourriture, de tissu, de techniques artisanales et je m en rend compte aujourd hui avec stupeur que je n ai rien retenu... La bintang ou biere locale y serait-elle pour quelque chose?

Le seul gros probleme est que j ai un couvre feu pour rentrer...super! J habite avec des jeunes dans une grande maison, c est tres sympa, mais a 21 heure la maison est fermee...on peut rentrer plus tard si on appelle le gardien ( ce que j ai fait hier soir). Pour l instant, je compte y rester 1 mois ou 2 car j ai envie de decouvrir encore mon quartier et car je ne sors pas vraiment le soir.

La nuit tombe tres tot vers 17 heures, une nuit tres noire. Les rues alors changent d aspect, des nattes se deplient au bord des routes, des feux s allument, des indo montent en hate des sortes de tables avec  abris en toile et preparent des petits plats (bien sur goreng) en cohabitant avec rats, chats, cafards et autres bestioles.

C est tres tres agreable, il fait bon. Seule j arpente ces rues et me pose avec des autochtones pour diner (enfin juste 3 soirs finalement).

J ai donc pris un rythme coucher vers 22h00 et lever vers 6h30/7h00 car il fait grand jour  a 6h00 et la ville s eveille a ce moment. 

Voili voilou, merci a ceux qui auront eu la patience de me lire, j espere vous faire partager un peu ce que je vis ici.

Au fait, j ai un portable!: 024 708 769 47 . L appareil photo ne saurait tarder mais il faut que je prenne le bus...

J espere que tout va bien pour vous

Bisous 

Selamat sore! Coucou tout le monde!!

Enfin une connexion qui ne rame pas trop! voila je suis bien arrivee a jakarta lundi soir, bien dormi dans l avion grace a la petite soiree de la veille, bien tout,...

Lundi soir, les 5 autres stagiaires et moi avons ete accueillis en grande pompe par tout le gratin de l ambassade, l ambassadeur lui-meme s etant exceptionnellement deplace pour cet evenement extraordinaire qu est la presence en Indonesie de stagiaires FLE...

Apres des discours bien pompeux sur notre role de "petits ambassadeurs" dans des villes indonesiennes, de l haius bien sirupeux sur notre fonction symbolique de representants de la culture et la civilisation francaises a l etranger, apres un bourrage de crane considerable sur l interdiction formelle d usage de la drogue (sous peine de mort ou prison a vie), nous sommes alles diner dans un resto indescent (le vin a 400euros), nous avons dormi dans un hotel typique ou le prix n est pas affiche, nous avons use et abuse du taxi, nous sommes restes finalement dans le quartier guinde de l ambassade et des presidents a Jakarta et tout cela au frais de la republique! (merci d ailleurs, c etait tres bon!).

Le seul hic, c est l oubli de nous parler de la realite indonesienne elle-meme et du choc culturel que nous aurions pu subir.

Lundi dernier je n aurais pas tenu le meme discours car j ai ete ravie et rassuree de me sentir "encadree" et d avoir un si bel accueil.

Mais depuis hier, c est-a-dire depuis mon arrivee dans ma ville Semarang, ces souvenirs me laissent un gout amer.

Je suis bien arrivee hier a Semarang apres un bon paquet d heures de train,  ( dans l argomuria d ailleurs qualifie de "luxury" par le Lonely planet  _hum je nose pas imaginer les autres trains_  mais tjrs au frais de la France (merci encore) 20 euros la premiere classe..). Le trajet en train qui longe la cote nord de Java nous permet de voir la triste realite que vit un peu moins de la moitie de la population indonesienne soit 100 millions de personnes. Des bidonvilles de fortune faits de tolle s etendent sur des kilometres des la sortie de Jakarta. Sans veritable forme, entoures de detritus, on a du mal a distinguer des parties qui rappelleraient une habitation. Des gens, enfants, vieillards sortent de partout, maigres, sales, ils se callent sur les rails, attendent avant de traverser, mangents dans la terre. C est assez triste a voir.

Et on se surprend a esquisser un sourire d espoir lorsque, parmi ces tolles, certains bidonvilles surgissent, ressemblant a des habitations, ils sont en "dur", ont un toit fait de tuiles, ont un terrain sur lequel le linge est etendu, un trou symbolise une porte, c est le signe de la reussite sociale.

Toutes ces habitations sont envahies d une nature verdoyante, debordante, demesuree,   de fleurs roses vives, d une vegetation luxuriante et tropicale regorgeante de palmiers,  qui  rappellent  soudain qu on est sur une ile. Il fait bon d etre une plante.

 Ces paysages etouffants sont ensuite suivis de bouffees d air, d etendues des rizieres, magnifiquement agencees, du vert de l espoir. De part et d autres, un chapeu pointu apparait et disparait, laissant deviner la presence d un homme ou d une femme, travaillant sans relache, patiemment, dans cette immensite. 

 Des epouventails aussi cohabitent, je ne sais pas ce qu il foutaient la (enfin si, ca va) mais ca rend le tout un peu comique. (rire nerveux, vous me direz..).

Sinon, a mon arrivee dans ma ville,  Vita m attendait.  Jeune secretaire de l universite dans laquelle je vais travailler, elle est tres gentille, parle tres bien le francais et grace a elle je decouvre la ville, les gens adorables, les supermarches, la nourriture, la langue... Bref, elle facilite mon insertion.

Un dejeuner avec beaucoup de profs de francais indonesiens etait prevu pour mon arrivee. Ce sont des personnes tres tres sympathiques, avec beaucoup d humour, qui adorent rire (comme la plupart des indonesiens).

 Ma presence ici s est justifiee des l amorce du dialogue en francais. J ai alors compris l utilite, voire la necessite de la presence d un locuteur natif  pour la langue simplement et d un prof pour tout ce qui concerne les methodologies et la didactique du FLE, sachant de surcroit que leurs etudiants vont venir en France suivre un master l annee prochaine... Je suis ainsi en cooperation universitaire avec 8 facs francaises, je dispense des cours et je forme les profs.

Des mon arrivee dans la ville,  un deluge s est declanche, premice de la saison des pluies mais un peu en avance et inhabituellement violent. Des arbres se sont effondres rendant les routes impraticables et le centre ville a ete innonde. Semarang est composee d un centre ville "en bas" pres du port et d une immense colline ; ouf, j habite en haut. De la boue ruisselle ainsi de haut en bas ( aujourd hui encore) et franchement j ai eu vraiment peur hier de ne jamais pouvoir circuler a Semarang entre le temps pourri et la circulation dangereuse: motos, bus, pietons, voitures tout se melent, c est le bordel! les gens pieds nus traversent partout, marchent parallelement aux vehicules qui sont dans tous les sens, c est l hallu! et inutile de dire qu il n y a pas de trottoir.. et tout ca dans le noir car la nuit tombe tres tot en ce moment.

J ai depeint peut etre mon arrivee de facon negative mais je crois que j ai vraiment vecu un choc culturel (comme je le souhaitais de toutes facons) d autant plus accentue par ces trombes d eau qui m ont impressionnee et par la fatigue que j avais accumulee.

Aujourd hui il a fait un temps magnifique grace auquel j ai profite de ma journee pour reperer les rues, essayer de parler aux gens, ils sont tres tres gentils, curieux, genereux. c est tres enrichissant. J arrive un peu a parler avec l aide de mon livret offert par Ambar, une prof. La nourriture est bonne, riz a tous les repas, il fait tres tres chaud mais je m habitue vraiment, par contre on se pele dans tous les magasins et etablissements.

Je pense que je vais reecrire dans ce blog lorsque j aurais achete un appareil photo ce sera plus simple et plus "parlant". Je crois que je vais faire une affaire car vu le prix des choses, il serait etonnant que je depense plus de 30 euros pour un bon modele! he he, j en vois d ici qui sont prets a passer commande.

Voili voilou 

J espere que vous allez tous bien. N hesitez pas a m ecrire.

bisous